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La nouvelle vie de Laurent Pichon chez Arkéa B&B Hotels


Après avoir pris sa retraite sportive en 2023, Laurent Pichon demeure fidèle à sa dernière formation : Arkéa B&B Hotels. En effet, il  à son nouveau poste au sein de l’équipe bretonne comme directeur sportif.  Nous l’avions rencontré avant sa nomination. Il évoquait déjà son ambition d’encadrer une formation et sa passion pour l’Enfer du Nord.

C’est le jeudi 1er février dernier qu’Emmanuel Hubert a annoncé l’arrivée de Laurent Pichon comme directeur sportif au sein de la formation Arkéa B&B Hotels. Le Breton concrétise le projet qu’il avait évoqué lors de notre rencontre.

LNCPRO : Laurent, comment s’est préparé votre reconversion et que souhaitez-vous faire ? 
Laurent Pichon :
J’y ai pensé depuis plusieurs années. Celle de 2019 avait été compliquée pour moi et en 2020, nous avons vécu le Covid. Si, une troisième année se passait mal, cela aurait pu être la fin de ma carrière. Et à ce moment, il y avait une cession de DEJEPS Haut Niveau qui s’ouvrait. J’en ai parlé à mon équipe du moment (Arkéa-Samsic), je pensai à ma reconversion, je ne voulais pas perdre de temps. Ils ont accepté et donc en parallèle de la saison 2021, j’ai passé ce diplôme avec d’autres coureurs qui avaient eux mis un terme à leur carrière. Cela a été une saison lourde entre mes neufs semaines de formation et les courses. Je ne le regrette pas puisque j’ai le diplôme qui permet d’encadrer les coureurs à tous les niveaux. Je pourrai ainsi manager des coureurs, établir une stratégie de course pour les amener vers les meilleures performances possibles. Je souhaiterai leur apporter l’expérience que j’ai acquis lors de ma carrière. Je souhaiterai vraiment rester dans le vélo, c’est ma passion. Lors de mon inscription à la formation DEJEPS, je me suis rapproché d’Yvon Sanquer. En effet, les inscriptions étaient closes et il m’a aidé à me rajouter à la liste. Il prit aussi contact avec mon équipe pour leur expliquer ma démarche. Yvon a été un appui important. J’ai fini ma formation à l’UCI afin de valider ma certification de directeur sportif. En France, on est obligé d’avoir ce brevet d’État pour travailler dans une structure française.

LNCPRO : Quel est ou quels sont tes plus beaux souvenirs de course ?
Laurent Pichon :
Il y en a beaucoup. Ce n’est pas simple d’en choisir un. Ma première course pro qui a été le Grand Prix Cycliste de Marseille La Marseillaise. J’ai quatorze saisons de professionnalisme. Je me suis vitre retrouvé avec des coureurs comme Valverde,  Óscar Pereiro  qui avait gagné le Tour de France. Ce qui m’a marqué aussi, ce sont les premiers podiums. J’ai eu la chance d’en faire un dès ma première année. C’était sur la Route Adélie avec un podium 100 % breton avec Cyril Gauthier. Après, j’ai eu un très beau souvenir en 2011, ma seconde année pro où je fais deuxième des 4 Jours de Dunkerque derrière Thomas Voeckler qui était dans sa grande année. Il faut aussi que j’évoque le Tro Bro Léon sur le ' Paris-Roubaix breton ' après ma 8ème place sur Paris-Roubaix. Dès le matin, j’ai senti un fort soutien du public, chez moi. J’étais dans ma course, je connaissais le parcours. Quand je décide d’attaquer, je sens ma roue se dégonfler… C’était pour moi mon championnat du monde qui s’envolait. Mais sur le podium, j’ai senti toute l’émotion et le soutien du public entre joie et tristesse. 

LNCPRO : Et Paris-Roubaix ?
Laurent Pichon :
Oui, Paris-Roubaix, ma 8ème place est un excellent souvenir ! Tout simplement pour la petite histoire, j’avais participé une fois à cette course en 2012. C’était la première fois que l’équipe Bretagne Shuller était invitée. Elle me faisait rêver, j’y suis allé sans expérience, sans avoir avoir roulé un jour sur les pavés ni en juniors, ni en espoirs. J’ai vu la veille de la course des coureurs mettre deux guidolines, j’en ai vu aussi certains qui se sont strappés les doigts. Je l’ai fait aussi. Mais, j’ai dû arrêter la course cette année-là parce que je n’arrivais plus à tenir mon guidon. J’avais les mains tétanisées. Je ne pouvais plus le tenir et avancer. Le soir, je me suis dit quelle course et je me suis dit qu’il faudrait que je la refasse un jour. Sur d’autres épreuves comme Denain ou sur l’étape du Tour, je passais bien les pavés.

En 2022, un coureur s’est blessé avant Paris-Roubaix. Je me suis proposé de le remplacer. J’ai été sélectionné. Le vendredi lors de la reco, tout s’est bien passé. On a été à Arenberg et là, je me suis dit pourquoi as-tu demandé à revenir ? La trouée m’a traumatisé. Pour le dimanche, j’avais tout bien préparé et j’avais sous gonflé pour le confort sur le pavé. J’étais stressé au départ de la course plus que sur ma première course pro, je voulais terminer. Après les dix premiers secteurs, je me dit il faut que je sois devant avec Arenberg. Je suis parti avec 
Matej Mohoric , j’ai commencé à penser à une belle perf… J’ai réussi à suivre les gros moteurs, je me suis accroché. J’ai commencé à savourer dans le carrefour de l’Arbre, je suis revenu sur Adrien Petit . J’ai sprinté sur le Vélodrome. C’est un truc de fou. J’ai eu beaucoup de notifications sur mon portable, 120 à 130. Le grand public a retenu cette 8ème place.


Par Fred Vdb - photos Arkéa B&B Hotels / LNC



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